Les enquêtes réalisées ces derniers mois en France font en effet état d’un mal-être, voire d’une détresse psychologique grandissante chez les salariés. D’après un sondage réalisé par OpinionWay auprès d’un panel de 2 000 salariés français, près d’un sur deux déclare être en détresse psychologique, soit 4 points de plus qu’en février 2023 et 7 points de plus qu’en mars 2022. Fait marquant : 70% attribuent leur mal-être au moins partiellement au travail. Ce sont les jeunes, les femmes, les managers et les salariés de plus de 60 ans qui constituent les catégories les plus à risque. Parmi les moins de 29 ans, 55% se déclarent en état de détresse psychologique et ce chiffre atteint les 60% chez les séniors, soit 32 points de plus par rapport au début de l’année 2023. La perspective de l’allongement de l’âge de départ à la retraite en serait-elle une des causes ?

Le télétravail, facteur de risque ?

Toujours selon cette enquête, le télétravail constituerait un facteur aggravant de détresse psychologique, notamment chez les cadres. 47% des salariés qui ne travaillent jamais au bureau et 36% qui alternent entre bureau et domicile disent avoir le moral en berne. Le délitement du sentiment du collectif occasionné par cette organisation du travail est avancé comme principal facteur d’explication. Le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, est une forme sévère de la détresse psychologique. Selon l’étude d’OpinionWay, un tiers des salariés sont considérés en burn-out, dont 12% en état de burn-out sévère. Une situation confirmée en 2022 par l'Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE) qui avance que 34% des salariés français seraient en burn-out, soit plus de 2,5 millions de personnes. Le stress au travail est devenu la première cause d'arrêt maladie en France en 2022. Avec 50% des salariés arrêtés au moins une fois dans l’année, l’absentéisme maladie a atteint son plus haut niveau depuis 2016, indique la 8ème édition du Baromètre de Malakoff Humanis. Plus précisément, la moitié des salariés du secteur privé, toutes tailles d’entreprise confondues, a été arrêtée au moins une fois dans l’année, une proportion jamais atteinte depuis 2016. Plus inquiétant : si l’absentéisme a progressé de 12 points depuis 2021, la part des salariés s’estimant en bonne santé est en baisse depuis 3 ans : 68% en 2023 contre 75% en 2020. L’UNMI se mobilise en partenariat avec Stimulus. Les risques psycho-sociaux (RPS) font aujourd’hui partie des sujets majeurs de la QVCT* et de l'engagement collaborateur. Ils apparaissent même comme les risques les plus redoutés par les dirigeants de PME et ETI en 2023, si l’on en croit la 7ème édition du baromètre OpinionWay sur la gestion des risques des PME et ETI. 50% des dirigeants dit craindre à l’avenir une moindre motivation de leurs collaborateurs. 75% d’entre eux ont d’ailleurs prévu la mise en place d’un dispositif dédié à préserver la santé mentale au travail.

La prévention des RPS mobilise également les mutuelles et les assureurs. Selon une étude intitulée « La prévoyance aujourd’hui et demain : perceptions et attentes des dirigeants d’entreprise », 92% des dirigeants disent avoir fait de la prévention un enjeu prioritaire. De fait, 89% d’entre eux ont souscrit à ce jour un contrat de prévoyance pour leurs salariés estimant que la crise a accéléré l’émergence de besoins de couverture liés aux RPS, à l’absentéisme et à la qualité de vie au travail. Nombreux sont désormais les contrats collectifs à inclure dans leurs garanties des dispositifs d’aide et d’écoute. Celui proposé par Stimulus, expert en matière de santé psychologique au travail et partenaire de l’UNMI, a pour objectif de prévenir les risques psychosociaux et de nourrir le bien-être au travail. Un dispositif que l’Union technique, mobilisée sur le sujet de la prévention des RPS, propose depuis déjà quelques années à ses mutuelles partenaires.

* Qualité de vie et des conditions de travail.