Ce nouvel « or noir » que tout le monde s’arrache

Data, le mot est sur toutes les lèvres. Mais de quoi s’agit-il exactement ? La « data » (ou donnée en français) est une information brute qui peut être collectée, stockée, traitée et analysée. Elle peut prendre différentes formes, telles que des chiffres, du texte, des images, des vidéos, des sons, etc. Si la notion de donnée est très ancienne, le terme « data » tel que nous l'entendons aujourd'hui est étroitement lié à l'ère numérique. Avec l'avènement d'internet, la quantité de données produites et leur vitesse de circulation ont considérablement augmenté, ce qui a donné naissance au phénomène du « big data ».

Les données extraites ayant une véritable valeur stratégique pour les entreprises, celles-ci ont investi massivement dans le domaine de la « data science ». Il faut dire que les applications de la data sont nombreuses. Elle est utilisée dans la prise de décisions, elle peut servir à prédire des tendances, à améliorer des produits ou des services, à personnaliser des expériences utilisateur, et plein d’autres choses encore. Par exemple, dans le domaine de la santé, les données peuvent être utilisées en prévention pour prévoir l'évolution d'une pathologie ou l'efficacité d'un traitement.

Les données sont qualifiées d’or noir du 21ème siècle. Elles sont au cœur de nos administrations et entreprises. Pour les assureurs, la donnée est le carburant nécessaire pour mieux maîtriser le risque assurantiel.

Anthony Delvigne, Directeur des Systèmes d’Information (DSI) à l’UNMI.

De la gestion du risque à la lutte contre la fraude

Pour le secteur assurantiel, les enjeux sont multiples et d’importance égale. Grâce à l'analyse des données, les mutuelles et compagnies d’assurance peuvent affiner leur tarification en fonction des profils de risque de leurs clients. Cela leur permet d’ajuster l’offre et les garanties et de proposer des tarifs plus compétitifs et mieux adaptés aux besoins réels des assurés. « Une analyse multidimensionnelle des données va permettre aux mutuelles et compagnies d’assurance d’identifier les variables permettant de viser un équilibre financier », confirme Anthony Delvigne.

L'utilisation de techniques d'analyse de données avancées comme l'intelligence artificielle permet également aux assureurs de détecter plus facilement les fraudes et les abus et donc au final de réduire leurs coûts et de protéger leurs clients honnêtes. « La fraude est grandissante et nous devons nous en prémunir. Le croisement des données à cette fin est très utile », poursuit le DSI qui indique que le Groupe UNMI a lancé un projet de détection des fraudes en partenariat avec l’Agence de Lutte contre la Fraude à l'Assurance (ALFA). Mais « l’intelligence artificielle n’est pas un humain et la réglementation très stricte, et c’est une bonne chose, interdit qu’une IA puisse identifier un fraudeur », précise-t-il. Pour rappel, la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) a affiché en 2023 un résultat historique de 466 millions d’euros de fraudes stoppées.

L’analyse de la donnée permet également l’amélioration de la gestion des risques : grâce à la data, les acteurs du secteur assurantiel peuvent mieux comprendre et évaluer les risques auxquels ils sont confrontés. Ils peuvent ainsi prendre des décisions plus éclairées en matière de souscription et de gestion des risques. Ce n’est pas tout : « En interne, l'automatisation des données permet de déléguer à la machine des tâches répétitives et fastidieuses au profit de l'efficacité, de la précision et de la productivité. La data favorise l’efficience de la gestion courante des dossiers et nous permet d’attribuer aux gestionnaires des tâches à la valeur ajoutée plus importante », ajoute Anthony Delvigne.

L’expérience client

Un autre enjeu de la data, et pas des moindres, vise l’amélioration de la connaissance client. L'exploitation des données permet en effet aux mutuelles et assureurs de mieux comprendre les besoins, les attentes et les comportements de leurs adhérents et assurés. Ils sont alors à même de proposer des offres personnalisées et adaptées qui renforcent la satisfaction et la fidélisation client. L'exploitation des données peut également les aider à développer de nouveaux produits et services répondant aux nouveaux besoins des assurés et leur permettant de rester compétitifs sur le marché.

L’analyse des données permet enfin d’améliorer en continu les processus et parcours digitaux dans le cadre de l’expérience client. Et là aussi, le Groupe UNMI a une longueur d’avance. Depuis 2020, le parcours de vente a été totalement dématérialisé avec l’instauration de la signature électronique. Et prochainement, c’est la déclaration des clauses bénéficiaires, qui reste à ce jour un des seuls outils encore en format papier, qui pourra être réalisée en ligne via Testamento, une solution logicielle qui transforme l’expérience client des acteurs de la distribution d‘assurance de personnes.

Le Groupe UNMI renforce ses outils et son pôle DSI

Conscient des multiples enjeux de la data, le Groupe a renforcé ses compétences en interne avec l’arrivée de deux chefs de projet data. « Pour piloter et organiser cette multitude de données, nous avons mis en place un « data warehouse » (infocentre ou entrepôt de données en français) afin de stocker et gérer les données à des fins d'analyse et de reporting. L'infocentre nous fournit une vue intégrée, cohérente et fiable de nos données, ce qui nous permet d'accéder facilement aux informations nécessaires pour notamment la prise de décisions », ajoute Anthony Delvigne. Et pour permettre aux collaborateurs d’interpréter ces données facilement et avec fiabilité, la DSI a mis à disposition de tous les services concernés l’outil de data visualisation Power Bi, qui facilite la lecture dans une logique de business intelligence.

Les données étant considérées comme de l’or, elles sont très convoitées. Le rapport annuel de l'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information (ANSSI) fait état de 1 172 incidents ayant débouché sur des actions malveillantes réussies dans le SI d'organismes français en 2023. L’organisme indique par ailleurs que les données personnelles de santé sont les plus recherchées par les cybercriminels. « Le contrôle de la data et la réglementation sont des aspects cruciaux de la gestion des données dans l’entreprise. Il est donc indispensable d’investir dans la protection de ces données de façon continue », confirme le DSI de l’UNMI qui a fait le choix d’externaliser le traitement de ses données. Au sein du Groupe UNMI, la transformation numérique est plus que jamais une réalité.