Article publié en avril 2021

Santé et sécurité au travail : une cause vitale

Expertise service
En 1996, l’Organisation internationale du travail (OIT) a décrété le 28 avril « journée mondiale de la sécurité et la santé au travail ». L’occasion de faire le point sur une réalité qui tue plus de 2,5 millions de travailleurs chaque année dans le monde.

Il y a des chiffres qu’on ne peut plus ignorer : selon un rapport du Bureau international du travail (BIT), 2,78 millions de travailleurs dans le monde meurent chaque année dans le cadre de leur travail, à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, soit 5 000 personnes par jour. A ce chiffre s’ajoutent les 374 millions d'accidents du travail non mortels qui surviennent chaque année. Le coût humain de cette réalité est énorme puisqu’il est estimé à 3,94% du produit intérieur brut mondial chaque année. En cause, les mauvaises pratiques en matière de santé et de sécurité.

Malgré les actions de prévention et de sensibilisation, l’augmentation des accidents du travail et des maladies professionnelles se poursuit, indique le BIT, même si une légère diminution des décès est constatée dans les pays industrialisés. Les maladies professionnelles les plus courantes restent les cancers dus aux substances dangereuses, les troubles musculo-squelettiques (TMS), les maladies respiratoires, la perte de l’audition, les maladies circulatoires et les maladies contagieuses causées par une exposition à des agents pathogènes. Le BIT dresse ce constat inquiétant : dans beaucoup de pays industrialisés, alors que le nombre des décès causés par un accident du travail a diminué, le nombre des décès causés par une maladie professionnelle est en augmentation.

Les affections psychiques liées au travail et à … la Covid.

En France, dans son rapport annuel, l’Assurance maladie fait état de 1 264 décès en 2019. Ce chiffre englobe les accidents du travail, les accidents de trajet et les maladies professionnelles. Elle rapporte également une sinistralité en légère hausse en 2019 (+0,6% par rapport à 2018) sur le plan des accidents du travail, notamment dans le secteur tertiaire. Quant aux maladies professionnelles, elles progressent en 2020 pour la deuxième année consécutive (+ 1,7% par rapport à 2019), et 88% d’entre elles sont liées à des troubles musculo-squelettiques. En revanche, si le nombre de cancers professionnels reconnus est stable depuis 2015, la santé psychique au travail est de plus en plus mise en cause dans les reconnaissances de maladies professionnelles : 1 051 cas d’affections psychiques liées au travail ont été reconnus en France en 2019, soit 61 cas de plus qu’en 2018, alors que cette année-là près de 184 cas de plus avaient été enregistrés par rapport à l’année précédente.

Un chiffre à surveiller de très près dans le contexte actuel de pandémie. D’un point de vue légal, l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité de toute personne travaillant dans son entreprise. C’est à ce titre que les entreprises ont dû adapter dès le début de la pandémie les mesures de prévention des risques professionnels pour intégrer le risque de contamination. On sait aujourd’hui que le risque de transmission est augmenté dans des espaces restreints, ventilés de façon inadéquate, à forte densité d’occupants et lorsque la durée d’exposition est prolongée. Le conseil scientifique a rappelé à plusieurs reprises l'importance des lieux de travail dans les contaminations : « Le travail en bureaux partagés et les repas en commun étant les circonstances les plus fréquemment rapportées à l’origine des transmissions en milieu professionnel. Il est désormais démontré que le télétravail protège effectivement ». Depuis mars 2020, de nombreux Français se sont ainsi trouvés et se trouvent encore en situation de télétravail « forcé ». Perte de repères, manque d’organisation, difficultés à trouver un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, gestion des enfants, solitude : il est encore trop tôt pour appréhender l’ampleur de ce phénomène sur la dégradation de la santé psychique des salariés. Mais selon une étude réalisée par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine et réalisée fin décembre 2020 à l’issue du 2ème confinement, la moitié d'entre eux serait en situation de détresse psychologique et 31% proches de la dépression.

Des contrats de prévoyance pour tous les publics

La crise de la COVID-19 a également fait émerger de nouveaux risques tels que l’interruption d’activité ou l’arrêt de travail pour garde d’enfant. Confrontés à une perte de revenu, les salariés comme les TNS se sont tournés vers leurs contrats de prévoyance. Et même si les événements tels que l'impossibilité d'exercer en raison du confinement lié à une pandémie ne sont pas couverts, les assureurs et organismes complémentaires ont tous fait des efforts pour proposer des solutions et participer à l’effort de solidarité nationale. En tant qu’union de mutuelles experte en prévoyance, l’UNMI propose des contrats complets et performants qui répondent aux besoins des différents publics – particuliers, salariés et TNS - potentiellement touchés par une perte de revenus et/ou d’activité.

Dans ce contexte de pandémie, ce n’est donc pas un hasard si la journée mondiale de la sécurité et la santé au travail a pour thème cette année « Anticiper, se préparer et répondre aux crises. Investir maintenant dans des systèmes de SST résilients ». En France, la signature début janvier d’un accord national interprofessionnel (ANI) sur la santé au travail, visant à renforcer le dialogue social sur la santé au travail et encourager la culture de la prévention, entend également faire bouger les lignes et les mentalités.

Sources

Sécurité et santé au travail - Organisation internationale du travailBilan 2019 de l’INRSEntre opacité des chiffres et indifférence des autorités, les morts au travail encore largement ignorés - LeMonde.frRapport annuel 2019 - L'Assurance MaladieReconnaissance en maladie professionnelle des travailleurs atteints du COVID-19 - Minisère des solidarités et de la santéCOVID-19 : Conseils et bonnes pratiques pour l'employeur - Ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion

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