QUEL EST SON POTENTIEL ET POURQUOI EST-ELLE DEVENUE INCONTOURNABLE ?

Les technologies d’IA sont capables de comprendre, d’analyser et d’apprendre des données grâce à des algorithmes spécialement conçus, en réalité des formules mathématiques complexes. Grâce à cela, l’IA a le potentiel de transformer de nombreux aspects de notre vie quotidienne et de notre société. L’IA a permis des avancées remarquables ces dernières années et l’engouement qu’elle suscite est en partie fondé : l’IA peut servir à accroître la productivité, à améliorer les interactions avec les clients et à solutionner rapidement des problèmes trop complexes pour être résolus par des cerveaux humains. Avec l’avènement d’Internet, des réseaux sociaux, de l’Internet des objets (IoT) et d’autres technologies, le volume de données (les fameuses Data) générées dans le monde a explosé. Les entreprises et les organisations ont aujourd’hui besoin d’outils puissants pour gérer, analyser et extraire des informations utiles à partir de ces données, et l’IA est l’un de ces outils. Toutefois, elle n’en est qu’à ses balbutiements. Personne ne sait prédire si l’IA supplantera un jour l’intelligence humaine dans toutes les sphères de la pensée…

FAUT-IL EN AVOIR PEUR ?

Comme ce fût le cas pour chaque révolution technologique, l’inquiétude ou la peur éprouvée face à l’IA est légitime : quand on pense IA, on pense perte d’emplois, sécurité des données, confidentialité, éthique, etc. La machine va-t-elle dépasser l’homme est la principale crainte exprimée aujourd’hui. L’IA pose de nombreuses questions en effet car elle atteint des potentialités inégalées dans l’histoire humaine. Mais ce mouvement va dans le sens de la marche de l ’histoire technologique et ne s’arrêtera pas. Il faut donc vivre avec, bien le comprendre pour l’appréhender et considérer à la fois ses avantages et ses inconvénients. L’ IA est indéniablement une vraie source de progrès qui peut contribuer à l’amélioration de l’efficacité et de la productivité, à la prise de décision éclairée, à l’amélioration de la qualité de vie et de la santé publique, une réponse aux défis mondiaux. Il est donc important de ne pas en avoir peur mais plutôt de chercher à la développer et à l’utiliser de manière responsable et éthique.

QUELLES OPPORTUNITÉS OFFRE-T-ELLE AU SECTEUR DE LA SANTÉ ET DE LA MUTUALITÉ ?

L’ IA trouve de nombreuses applications dans le domaine de la santé. Les algorithmes d’IA peuvent aider à diagnostiquer des maladies, à personnaliser des traitements médicaux, à surveiller la santé des patients à distance, à agir en prévention. L’ IA offre de nombreuses opportunités pour le secteur mutualiste, en particulier dans les domaines de la personnalisation des offres, de la gestion des sinistres, de la santé et du bien-être, de l’expérience client et de l’innovation. Les mutuelles qui cherchent à rester compétitives et à répondre aux besoins de leurs clients doivent donc considérer l’IA comme un outil essentiel dans leur stratégie.

QUELS SONT LES ENJEUX ÉTHIQUES DE L’IA EN SANTÉ ?

Les applications d’IA en santé se développent à rythme très rapide que ce soit sur le plan du diagnostic, des soins cliniques ou dans le fonctionnement des services. Elles offrent de nombreux bénéfices à la fois pour les organisations, les professionnels et les gestionnaires de la santé comme pour les patients, mais elles génèrent aussi des risques et soulèvent plusieurs enjeux éthiques. Parmi les défis éthiques posés par l’IA dans le champ de la santé, on relève celui de l’exploitation massive des données médicales qui pose la question du consentement, de la confidentialité et de la protection de la vie privée de personnes. D’autres enjeux portent sur la fiabilité, la qualité, la représentativité et bien sûr, à terme, l’archivage de ces données.

DES RISQUES À RÉGULER…

Pour se prémunir de ces risques, il est essentiel de mettre en place des garde-fous clairs. La CNIL est attentive au développement de l’ IA et plusieurs cadres réglementaires visant à préciser les conditions de son utilisation sont actuellement en cours d’élaboration au niveau européen. Mais « le plus grand risque serait de se fermer à l’IA en santé étant donné tout ce qu’elle apporte ; ce serait une source de perte de chances. D’autant plus que la crise sanitaire a montré que les citoyens étaient de moins en moins réticents à faire appel à de telles solutions, si elles peuvent régler des problèmes de santé immédiats », assure David Gruson, fondateur de l’initiative citoyenne Ethik-IA.

L’IA, de quoi parle-t-on ?

C’est le scientifique américain John McCarty qui a défini le terme d’intelligence artificielle en 1956 lors de la conférence de Dartmouth, considérée comme l’acte de naissance de l’IA : « L’intelligence artificielle consiste à faire faire à une machine des choses qui, si elles étaient faites par un homme, nécessiteraient l’exercice de l’intelligence ». Cette définition est toujours utilisée aujourd’hui pour décrire cette technologie. Plus récemment, le Parlement européen en a donné une définition quasi similaire : « L’ IA représente tout outil utilisé par une machine afin de reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité ». Tout système mettant en œuvre des mécanismes proches de celui d’un raisonnement humain peut ainsi être qualifié d’intelligence artificielle.