L’Économie Sociale et Solidaire (ESS), cette autre façon d’entreprendre

Un acteur économique de poids.

L’ESS est née au début du 19ème siècle de la volonté de citoyens de construire une société plus équitable et plus participative. Elle tire ainsi ses racines des premières associations ouvrières, des coopératives de consommateurs et des sociétés de secours mutuel. Deux cent ans plus tard, avec plus de 2,3 millions de salariés en France, elle représente un acteur économique de poids. Tournée vers l’innovation sociale, elle est présente dans notre vie quotidienne au travers de secteurs d’activités très variés, de l’action sociale à l’agriculture, en passant par l’enseignement, le secteur bancaire, la santé et les assurances. Les mutuelles sont d’ailleurs les grands acteurs historiques de l’économie sociale et solidaire.

Un vrai statut juridique.

Historiquement, les associations, les coopératives, les mutuelles, les fondations ou les entreprises commerciales à finalité sociale se revendiquent de ce mouvement économique. Toutes porteuses d’un projet d’utilité sociale lié à un territoire, elles partagent un ensemble de valeurs communes : démocratie, égalité des membres, laïcité, solidarité, responsabilité sociétale des entreprises, utilité et efficacité sociétale, liberté d’actions, amélioration des conditions d’existence, épanouissement de la personne humaine, lutte contre les injustices, responsabilité, formation des individus, utilité, innovation économique et sociale.

L’ESS est une manière différente d’entreprendre qui met en avant l’utilité sociale. La loi du 31 juillet 2014 lui a apporté un statut juridique, un périmètre bien défini et une reconnaissance officielle comme mode d’entreprendre spécifique.

Une ambition sociale et sociétale.

L’ESS répond à une double ambition, celle de créer des emplois et de développer une plus grande cohésion sociale. Ces entreprises à impact social entendent ainsi répondre différemment à des besoins sociaux et sociétaux clairement identifiés, notamment ceux liés au vieillissement de la population, à l'accès au logement, à l’emploi, à la diffusion de modes de consommation plus sains et durables, et bien sûr à l'accès aux soins et à la santé.

L’ESS occupe une place de plus en plus importante dans le paysage économique. Cette nouvelle manière d’appréhender l’économie et l’entrepreneuriat selon des valeurs éthiques et solidaires suscite d’ailleurs un engouement croissant auprès des jeunes, en quête de sens au travail. Selon un sondage Ipsos/Boston Consulting Group pour la Conférence des Grandes Écoles, près d’un étudiant sur deux souhaitait, en 2016, travailler dans le secteur de l’ESS.

Mutualité et ESS : des valeurs partagées.

Ce nouveau mode d’entreprendre à impact social repose sur 4 grands piliers : la poursuite d'une utilité sociale ; la recherche d'un modèle économique viable ; une gouvernance démocratique et une lucrativité limitée, autrement dit la rentabilité mise au service de la finalité sociale. L’article 1er de la loi le précise clairement : ces structures n’ont de but que « le seul partage des bénéfices ». Ainsi, leur gestion doit être conforme aux principes suivants : « les bénéfices sont majoritairement consacrés à l’objectif de maintien ou de développement de l’activité de l’entreprise ; les réserves obligatoires constituées, impartageables, ne peuvent pas être distribuées ». Les structures de l’ESS adoptent par ailleurs des pratiques socialement exemplaires et innovantes et placent les hommes et les femmes au cœur de leur projet : en cela, la personne et l'objet social priment toujours sur le capital.

Depuis ses origines, avec un fonctionnement basé sur la solidarité des cotisations, le principe d'autogestion dans les décisions et un partage des revenus équitable, le mouvement mutualiste incarne ces valeurs de gouvernance démocratique, de non-lucrative et d’utilité sociale portée par l’économie sociale et solidaire.

EN CHIFFRES

L’ESS représente en France : 

• 225 000 établissements
• 2,3 millions de salariés
• 1 emploi sur 8 du secteur privé
• 68% de femmes
• 22 millions de bénévoles
• 10% du PIB français

?L’INFO en +

Les entreprises de l’ESS agréés « Entreprise solidaire d’utilité sociale » (ESUS) peuvent bénéficier d’aides et de financements spécifiques. Cet agrément constitue en outre une reconnaissance officielle et une appartenance à une communauté de valeurs et de pratiques.

Sources

Qu'est ce que l'économie sociale et solidaire (économie.gouv)Le mois de l'ESSLa mutualité Française et l'ESSPortail du développement de l'économie sociale et solidaireESS France