La place des femmes en Mutualité : un engagement qui perdure…
Jusqu’au 19ème siècle, la mutualité n’a été qu’une affaire d’hommes, qui en étaient les seuls bénéficiaires. Les femmes, comme les enfants, sont exclus des mouvements mutualistes. La raison invoquée était la suivante : la maternité était considérée à l’époque comme une maladie et les risques liés à la naissance pouvaient représenter un coût trop important au regard des budgets modestes des mutuelles.
Au cours du 19ème siècle, un nouveau modèle mutualiste, la Mutualité maternelle, apparaît. En donnant une place aux femmes, elle pose les prémices d’une évolution des mentalités. En 1892, un couturier parisien du nom de Félix Poussineau crée la première Mutualité maternelle et permet à ses ouvrières d’interrompre leur travail pendant quatre semaines après leur accouchement pour s’occuper de leur nourrisson. Elles bénéficient également de consultations et de médicaments gratuits ainsi que de conseils d’hygiène et d’éducation. Cette mesure sera rapidement étendue aux travailleuses d’autres secteurs d’activité, ouvrant la voie à une action législative. Le 1er avril 1898, l’adoption de la Charte de la Mutualité encourage l’adhésion familiale et la prise en charge du « secours maternité » par les entreprises qui voient la part des femmes augmenter : en 1914, elles représentent 15 à 20% de leurs effectifs.
Léonie Toureille, première grande figure féminine de la Mutualité
Ce n’est qu’au tout début du 20ème siècle, en 1902 précisément avec la création de la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF), que le regard du monde mutualiste sur les femmes commence à évoluer. En 1905, Léonie Toureille, première grande figure féminine et symbole de l’intégration des femmes en Mutualité, fonde une Mutualité féminine à Nîmes puis accède à la direction de la Fédération mutualiste du Gard. En 1913, la FNMF lui confie la création de l'Union nationale des mutuelles maternelles, dont elle deviendra plus tard secrétaire générale puis présidente dans les années 1950. En 1932, elle entre au conseil d'administration de la FNMF.
Mais la reconnaissance des femmes et leur intégration en tant que militantes au sein du mouvement mutualiste est un long chemin. Ce n’est qu’au début des années 1980 que des femmes accèdent en plus grand nombre à des postes à responsabilités. Sur un plan législatif, si depuis 1946, l’égalité femmes-hommes est inscrite dans la Constitution, c’est la loi du 22 décembre 1972 qui pose le principe de l’égalité de rémunération « pour un même travail ou un travail de valeur égale », puis celle du 13 juillet 1983, dite Loi Roudy, première loi française pour l’égalité professionnelle. Au sein du mouvement mutualiste, comme au sein des grandes entreprises d’ailleurs, la parité femmes / hommes n’est toutefois pas une évidence. Mais les lignes commencent sensiblement à bouger. En 2002, la FNMF créé un Observatoire de la Parité qui fournit pour la première fois des données chiffrées sur les responsabilités exercées par les femmes au sein du mouvement. Dans l’ouvrage « Les femmes et la Mutualité. De la Révolution française à nos jours », on lit ceci : « Alors qu’une seule femme, Henriette Rivière, était présente au Conseil d’administration de la FNMF de 1975 à 1987, elles sont 15 en 2005 (…) En 2005 encore, 8 femmes, soit 12,2% du total, président une mutuelle nationale adhérente de la FNMF. Elles sont 6% à présider une mutuelle locale. En moyenne, 16% de femmes exerceraient des fonctions de responsables mutualistes, de sorte que la démocratie mutualiste serait plus égalitaire que la démocratie politique nationale ou locale ». Selon la dernière étude publiée en 2019 par l’OEMM (Observatoire de l’Emploi des Métiers en Mutualité), les mutuelles et unions mutualistes comptent 76% de femmes dans leurs effectifs. Parmi elles, 1 sur 2 occupe un emploi cadre.
Au moins 40% de femmes dans les conseils d’administration ?
Le 1er juin 2016, la FNMF a lancé MutElles, le premier réseau des femmes en Mutualité afin d’accélérer le mouvement vers la parité dans les instances des mutuelles. « Au-delà de l'obligation législative, la volonté est d'avoir une gouvernance qui soit à l'image de la collectivité des adhérentes et des adhérents », commente alors Dominique Joseph, Présidente de MutElles et trésorière générale adjointe de la FNMF.
Rappelons que la loi du 4 août 2014 sur l'égalité réelle entre les hommes et les femmes a instauré pour les mutuelles notamment, l'obligation d'une proportion de femmes d'au moins 40% dans les conseils d'administration à horizon 2021. Et qu’une ordonnance du 31 juillet 2015 a réformé le code de la mutualité pour contraindre les conseils d’administration des mutuelles à accueillir plus de femmes en leur sein. Depuis le 1er janvier 2021, ces derniers doivent ainsi accueillir au moins 40% de personnes de chaque sexe, lors de leurs renouvellements. Un objectif encore bien ambitieux que vient modérer une dérogation stipulant que ces instances pourraient accueillir un minimum de 25% de femmes, et encore seulement à l’horizon du 1er janvier 2024, lorsque les mutuelles ont « une structure démographique déséquilibrée ». Rien n’est encore gagné…
L’INFO EN +Les salariés UNMI et UNMI’Mut
- 59 salariés dont 36 femmes soit 61% ;
- 37 postes d'encadrement dont 18 tenus par des femmes soit 49% ;
- 2 femmes à la tête du groupe UNMI.
SourceEducation.gouv.frVie-publique.frArgusdelassurance.comAnem-mutualite.fr
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