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Prévoyance individuelle : les mutuelles ont une carte à jouer

17/05/2018 Expertise

Les mutuelles ont enregistré une croissance supérieure à celle des assureurs en prévoyance individuelle en 2016. Leurs contrats ne représentent qu’une faible partie du marché, mais leur tarification solidaire est un atout face aux besoins des Français.

En 2016, le marché de la prévoyance individuelle a crû de 5,5 %. La croissance sur l’ensemble du marché de la prévoyance est particulièrement forte chez les mutuelles qui rivalisent de dynamisme (+5,1 %) avec les sociétés d’assurance (+4,1 %). Les premières ont davantage porté leurs efforts sur l’individuel, leur domaine de prédilection, les secondes sur le collectif.

La prévoyance individuelle n’en reste pas moins dominée par les sociétés d’assurance avec 8,2 milliards de cotisations encaissées sur 9,1 milliards en 2016. Le leader du marché, un bancassureur, réalise le double du chiffre d’affaires du premier groupe mutualiste : 1,4 milliard d’euros contre 688 millions(1).

Les mutuelles face au défi de la prévoyance

Comment expliquer que les mutuelles, si présentes en santé individuelle, ne le soient pas davantage en prévoyance ? Ce serait pourtant logique en termes d’offre : garantir les arrêts de travail, l’invalidité ou le décès en plus des dépenses de soins est complémentaire. C’est ce que font les assureurs depuis de nombreuses années, notamment auprès des travailleurs non-salariés car la protection de l’entreprise passe nécessairement par celle du professionnel.

D’aucuns arguent le manque d’expertise technique et de capitaux des mutuelles pour aborder franchement le marché de la prévoyance. C’est sans compter l’existence de structures comme l’UNMI susceptibles de renforcer leurs ressources techniques, juridiques et financières. Grâce à leur aide et aux bonnes relations avec leurs adhérents individuels, TNS ou salariés, les mutuelles ont les moyens de développer la prévoyance sur la base de leur portefeuille en santé. À l’heure où Amazon se lance dans l’assurance santé à but non lucratif, où d’autres géants du e-commerce s’y préparent, il est temps pour elles de se diversifier. D’autant que se profilent de nouveaux besoins avec les plateformes d’emploi indépendant : les mutuelles ont la proximité nécessaire pour susciter l’adhésion de ces TNS.

Répondre aux attentes des Français

Les besoins vont également croissant avec l’allongement de la durée de vie, les départs plus tardifs en retraite et le développement de la dépendance... 84 % des Français attendent ainsi de leur organisme complémentaire santé qu’il les accompagne davantage, tant en matière d’assurance que de prévention et d’assistance, pour bien vivre et bien vieillir(2)

S’ils pensent avant tout au renforcement de leurs remboursements de soins (92 %) et à des informations et conseils en santé (70 %), ils doivent aussi pouvoir compter sur leur mutuelle pour protéger leur famille et leur activité en cas d’incapacité temporaire de travailler, d’invalidité ou de décès. Sans oublier la dépendance. En effet, les mutuelles proposent des tarifs plus solidaires que les assureurs, comme le rappellent la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans une étude publiée en janvier 2018(3). Leurs contrats individuels sont favorables aux plus modestes, aux familles avec enfants et aux seniors. Enfin, « Avoir un ancrage local est aussi en général associé à un meilleur rapport prestations sur cotisations », souligne l’étude. C’est justement un des points forts des mutuelles partenaires de l’UNMI !

Sources

1. L’Argus de l’assurance. Le Top 30 de la prévoyance en France en 2017
2. Deloitte Étude santé 2017
3. Drees Études et résultats n° 1047 Janvier 2018