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L’inflation médicale : quel impact pour les mutuelles

20/03/2019 Expertise

La France doit faire face à l’accroissement de ses dépenses de santé, du fait de l’augmentation de sa population, de son vieillissement, et des affections de longue durée. C’est tout l’enjeu de la réforme du système de santé engagée par le gouvernement.

Les Français dépensent-ils plus pour leur santé que leurs voisins Européens ?

La réponse est oui si l’on compare leurs dépenses courantes de santé au sens international (DCSI) : elles représentent 11 % du PIB contre 10,5 % en moyenne européenne. La France se situe au niveau de l’Allemagne, la Suède et les Pays-Bas, derrière la Suisse (12 %).

En revanche, la réponse est non pour le reste à charge : les ménages français financent de leurs propres deniers 7 % de la DCSI, principalement pour leurs produits pharmaceutiques et leurs soins ambulatoires. C’est le taux le plus faible des pays de l’OCDE. Il montre la performance du système d’assurance maladie obligatoire et complémentaire français en termes de couverture, prévoyance comprise. Il explique aussi son coût supérieur à la moyenne.

La DCSI comprend les dépenses hospitalières, celles de soins de ville, de transports et de biens médicaux, ainsi que les dépenses de soins de longue durée dans une acceptation plus large que celles des comptes de la santé en France (CSBM), les autres dépenses en faveur des malades, les subventions au système de soins nettes des remises conventionnelles, et une partie de la prévention et des coûts de gestion.

Faire face au défi du vieillissement de la population

Tout l’enjeu est de maintenir et d’améliorer la qualité du système de santé tout en maîtrisant les dépenses qui ne cesseront de croître. Dans son dernier rapport à ce sujet, l’Assurance maladie s’est livrée à des projections des effectifs de patients par pathologie à l’horizon 2020. Elle prévoit que le nombre de personnes ayant une consommation significative de soins va continuer à croître dans la majorité des groupes de pathologies.

Le vieillissement de la population explique en grande partie les plus fortes hausses : les prises en charge pour les maladies cardiovasculaires et le diabète. Il contribue aussi à l’augmentation des affections de longue durée (ALD). Le rapport souligne également que la France, comme la plupart des pays du monde, fait face à un nombre croissant de personnes vivant avec une ou plusieurs pathologies chroniques. Ainsi entre 2012 et 2016, la baisse du reste à charge des ménages est le « corollaire de la progression des effectifs d’assurés exonérés du ticket modérateur en raison d’une affection de longue durée ».

Les mutuelles, une contribution qui reste modérée

Cette « transition épidémiologique » nécessite de revoir l’organisation des soins en ville, à domicile et à l’hôpital, souligne l’Assurance maladie qui supporte l’essentiel de la hausse.

En 2016, la Sécurité sociale a ainsi financé 77 % de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) alors que les organismes complémentaires n’y ont contribué qu’à hauteur de 13,3 %, car leurs prestations ont augmenté à un rythme moindre que la CSBM (1,5 % contre 2,3 % en valeur). Mais le déploiement du reste à charge zéro pourrait mettre les complémentaires santé davantage à contribution.

 

Source : Drees - Etudes et résultats n° 1024 - Septembre 2017