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Pour une protection sociale universelle

27/08/2018 La vie de l'UNMI

L’UNMI a décidé de s’engager en faveur du développement de la protection sociale dans le monde. Elle veut contribuer au mouvement mutualiste par des actions de proximité, comme c’est déjà le cas, par exemple, en Côte d’Ivoire.

Malgré d’importants progrès dans l’extension de la protection sociale dans de nombreuses régions du monde, la majorité de la population mondiale (55 %) ne bénéficie d’aucune couverture.

Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), quatre milliards d’êtres humains ne sont pas protégés et seulement 29 % des personnes couvertes disposent d’un système complet de sécurité sociale. Les pays les moins protecteurs se trouvent en Afrique, en Asie, dans le Pacifique et au Moyen Orient, mais nombre d’États doivent encore renforcer leur système de protection sociale. Et tous doivent prendre en compte les problèmes de transition démographique, de l’évolution du monde du travail, de la migration, de contextes fragiles et d’environnement. Les gouvernements du monde entier se sont ainsi engagés à développer la protection sociale d’ici à 2030 dans le cadre des objectifs du développement durable.

Partage d’expérience

Dans ce contexte, L’UNMI a décidé de promouvoir et d’exporter le mouvement mutualiste français à l’étranger. Son président, Michel Liautard, le fait déjà depuis plusieurs années dans le cadre de l’Institut de la protection sociale européenne (Ipse), dont il est administrateur. Aujourd’hui, l’UNMI est sollicitée directement par des États. Selon le ministère de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, 60 % de ceux-ci y résideraient. « Nous sommes questionnés notamment par la Côte d’Ivoire compte tenu de notre expérience de la protection sociale complémentaire, précise Michel Liautard. Ce pays cherche à développer son système d’assurance maladie afin de permettre aux populations fragiles d’accéder aux soins, et d’accroître progressivement son niveau de couverture. Ce pourrait être en s’appuyant sur les capacités contributives de ses ressortissants à l’étranger, or la diaspora ivoirienne est très nombreuse en France. »

Des valeurs internationales

L’UNMI envisage également de proposer son savoir-faire en lien avec l’ICMIF, seul organe représentatif du secteur de l’assurance mutuelle et coopérative au niveau mondial. Pour moitiés européens, les 280 membres de cette organisation sont par ailleurs issus en majorité des Amériques, d’Asie, d’Océanie, d’Afrique et du Moyen-Orient. « L’UNMI ne souhaite pas s’implanter à l’international, souligne Michel Liautard, mais elle veut aider la Mutualité à mettre en place des solutions et des services dans le respect de ses valeurs. »

 

Les besoins de protection sociale dans le monde

La protection sociale est aujourd’hui un enjeu critique pour de nombreuses populations dans le monde. En effet, les trois quarts des personnes vulnérables ne bénéficient d’aucune assistance sociale : cette proportion dépasse 90 % en Afrique contre 23 % en Europe et en Asie centrale.

Les familles sont particulièrement exposées : 59 % des mères de nouveau-nés, soit 83 millions de femmes, ne perçoivent aucune prestation de maternité, et près de deux tiers des enfants, soit 1,3 milliard, n’ont aucune protection sociale. La plupart vivent en Afrique ou en Asie.

Les travailleurs ne sont guère mieux protégés : près de quatre travailleurs sans emploi sur cinq (78 %) n’ont pas d’assurance chômage, soit 152 millions de personnes. Enfin, un tiers des personnes âgées sont sans pension de vieillesse, et dans de nombreux pays, le niveau des pensions à long terme est compromis par des mesures budgétaires.

Source : 
Rapport mondial sur la protection sociale 2017-2019 – OIT