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La Blockchain : Partager ses données en toute sécurité

12/02/2018 Expertise

La blockchain, nouvelle technologie numérique, permet de sécuriser ou encore d’empêcher de falsifier des échanges de données en ligne. Cet outil innovant commence à être déployé en assurance, en prévention et en assistance.

Imaginez “un très grand cahier que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible” ! Ce cahier partagé, c’est la blockchain (chaîne de blocs en français) telle que la décrit le mathématicien Jean-Paul Delahaye. Ses pages retracent tous les échanges successifs entre utilisateurs. Distribuée sur une chaîne de plusieurs serveurs, cette base de données numérique fonctionne de pair à pair, sans intermédiaire ni organe de contrôle. Son accès est sécurisé par deux clés : l’une est commune aux usagers et permet de consulter le cahier, l’autre est propre à chaque utilisateur et indispensable pour inscrire et signer des transactions. Créée en 2008 pour la monnaie virtuelle Bitcoin, l’usage de la blockchain se démocratise véritablement depuis 2016.

Davantage de confiance dans les échanges

Actuellement, ses trois principaux usages sont le transfert d’actifs (monnaie, actions, titres, etc.), l’enregistrement et l’archivage de données publiques ou privées, et la gestion automatique des termes d’un contrat (smart contracts). Avec de telles applications, la blockchain permet de stocker et partager des données en toute sécurité, de réaliser rapidement des opérations et d’automatiser des tâches.

Exemple : le paiement automatique d’une indemnité à un agriculteur en cas de sécheresse, sur la base des mesures objectives de la météorologie nationale. L’enregistrement des données climatiques permet ensuite de faire évoluer l’offre de garanties pour l’ajuster aux besoins locaux. Il contribue à la connaissance et la satisfaction des clients agriculteurs, mais aussi à la maîtrise des risques climatiques et à la gestion des contrats, des portefeuilles et des risques opérationnels et financiers. Un consortium d’une vingtaine d’assureurs, mutuelles et réassureurs, B3i, commence ainsi à tester son premier prototype de partage des données de réassurance.

Des usages à inventer

Trouver les bons partenaires pour développer et expérimenter cette nouvelle technologie – de plus en plus de start-up se positionnent sur ce sujet –, c’est tout l’enjeu aujourd’hui. Au-delà il faut également repenser les usages. C’est par exemple le cas en assurance santé et en prévoyance, où la blockchain va permettre le partage de données personnelles et médicales à grande échelle, dans le respect de leur confidentialité.

Ces échanges entre les organismes de protection sociale, les professionnels de santé et les autres acteurs du secteur contribueront in fine à améliorer la protection des assurés.

Le point de vue de l'UNMI

De par notre métier d’assureur mutualiste en prévoyance, nous sommes souvent confrontés à des situations difficiles. Dans ce contexte les délais et les démarches administratifs sont un poids d’autant plus lourd pour les bénéficiaires de nos contrats. Avec la blockchain, et son potentiel de simplification et d’automatisation des processus, nous pourrions les réduire drastiquement dans nombres de cas. La blockchain offre un levier puissant pour renforcer deux éléments centraux pour l’UNMI : la satisfaction adhérent de bout en bout et l’excellence opérationnelle. C’est pourquoi, l’UNMI suit de près les évolutions dans ce domaine et va mener des réflexions sur le sujet dans le cadre de sa commission de communication et prospective.

Pour aller plus loin, découvrez en une infographie comment la blockchain ouvre de nombreuses perspectives aux assureurs et mutuelles au travers notamment du "Smart Contract".